A l’origine de la création de l’Aclou, la décision du préfet d’Aquitaine qui, par un arrêté du 1er octobre 1962 et par extension d’un décret en date du 15 avril 1965, demandait la démolition des cabanes de l’Ile aux Oiseaux.
Les utilisateurs et concessionnaires se mobilisaient alors pour demander que cet arrêté soit modifié afin que ne soient pas détruites les quelques 40 cabanes qui constituaient dans ce site naturel une composante du patrimoine national.
L’association avait alors pour objet « de servir d’intermédiaire entre les pouvoirs publics, les propriétaires et concessionnaires, pour une meilleure utilisation des installations existantes, de l’hygiène et la salubrité, la conservation des sites et l’harmonisation des besoins de la pêche et de l’ostréiculture avec les impératifs du développement touristique »
De fait, le préfet d’Aquitaine, sensible aux arguments présentés et développés par l’association, prit un nouvel Arrêté le 29 décembre 1967 autorisant le maintien des cabanes existantes au bénéfice de leurs ayant-droit définis selon les termes de cet Arrêté, à savoir ostréiculteurs ; inscrits maritimes en activité et plaisanciers dûment reconnus par l’administration.
Dès lors l’Association, reconnue dans sa mission, s’est évertuée à jouer son rôle de maintien du site de l’Ile aux oiseaux dans le respect intégral de son environnement naturel et bâti. Les années passant, elle n’a pas eu à se manifester, le statu quo étant parfaitement établi avec les autorités de tutelle, Pont et Chaussées maritimes et services fiscaux des Domaines.
Cependant un évènement survenu en fin d’année 1989 a conduit l’Association à manifester son désaccord sur un projet de déversement de 530 000 m3 de sable provenant de dragages, sur la plage Nord-Ouest de l’Ile aux oiseaux. Cette opération allait occasionner une défiguration du site et provoquer une asphyxie de plusieurs hectares de sol sans qu’aucune étude préalable n’ait apprécié les conséquences écologiques d’une telle décision. Il est à noter que ce projet n’a fait à l’époque objet d’aucune levée de bouclier des instances qui aujourd’hui « se proposent » de mettre en œuvre une action de protection de l’Ile aux oiseaux, laquelle est, de fait, parfaitement garantie par l’équilibre intelligent entre la nature elle-même et les hommes qui la pratiquent.
S’ils ont le privilège d’aimer l’île aux oiseaux et d’y séjourner quelques jours par an dans les conditions d’une certaine précarité, les occupants des cabanes ne sont pas des nantis qui autorisent leurs détracteurs souvent envieux de les considérer comme des « privilégiés pris au sens péjoratif du terme.
C’est pourquoi, en 1996, lorsque leur redevance a été augmentée de 600% avec rappel sur 3 années, les occupants en titre se sont inquiétés du sort réservé à court, moyen et long terme tant à leur statut d’occupant, qu’au devenir de l’Ile.
A l’occasion d’une Assemblée générale Extraordinaire tenue le 28 octobre 1996, l’Association a réactualisé ses statuts pour adapter son objet aux préoccupations exprimées par la Collectivité contemporaine à· savoir : « Association des Concessionnaires, Locataires, Occupants et Usagers de l’Ile aux oiseaux pour la défense du Paysage Naturel et Bâti ».
L’association restée à l’écart des jeux d’influences, n’a pas cessé d’entretenir des relations constructives avec les instances de tutelle qui, au nom de l’Etat, gèrent le domaine public.
C’était dans cet esprit que, mue par le seul intérêt de tous et afin de libérer en toute objectivité les autorités de tutelle d’une gestion improductive pour l’Ile aux oiseaux, l’Association ACLOU a présenté le 28 avril 1997 un projet de Convention-Cadre entre. l’Etat, la Collectivité locale et l’ACLOU, qui donnerait à l’Association une fonction de gestionnaire du Domaine public sous contrôle public. Cette Convention-Cadre est pratiquée dans d’autres régions ce qui permet à des Associations loi 1901 de gérer le domaine public.
C’était, semble-t-il, la procédure la plus saine capable de désamorcer l’agressivité et les convoitises des intérêts privés soutenus fréquemment par les intérêts politiques, même si ceux-ci disent s’exprimer au bénéfice de la collectivité publique.
A l’issue de l’assemblée générale de décembre 2011, il a été constaté que 32 occupants de cabanes du domaine public maritime (sur 40 potentiels, soit 80 %) et 11 occupants de cabanes du domaine privé (sur 11) sont membres de l’Aclou, soit un taux global de 81%.